Est-il possible de questionner les choix et les orientations des politiques culturelles publiques ?
Est-il possible d’interroger l’organisation et la notion même de « service public » dans ce secteur d’activité ?
Est-il possible de se risquer à questionner la concentration des moyens disponibles autour d’un tout petit nombre de structures, voire d’individus ?
Est-il possible d’interroger les coûts de fonctionnement des grands établissements publics ?
Est-il possible de comparer ces coûts avec ce qui dans ces établissements est dévolu aux artistes ?
Est-il possible de poser ces questions sans « porter atteinte au service public » et faire le jeu de ceux qui travaillent à sa disparition ?
Est-il possible d’espérer de ceux qui bénéficient le plus des financements publics qu’ils revendiquent des moyens pour d’autres projets que les leurs ?
Est-il possible qu’avant d’initier de nouveaux projets monumentaux, la puissance publique s’intéresse aux conditions dans lesquelles ce qui existe d’opérant peut se poursuivre, voire se développer ?
Est-il possible que les projets initiés par le secteur associatif et la société civile soient considérés sur un pied d’égalité avec les projets initiés par la puissance publique ?
Est-il possible qu’à intérêt équivalent ces projets bénéficient d’accompagnement équivalent ?
Est-il possible de défendre l’idée que le soutien public ne s’accompagne pas nécessairement d’un appareil administratif toujours plus « vertical » et directif ?
Est-il possible de cesser de produire sans fin de nouvelles études sur « la situation » et de prendre en considération les analyses de celles qui ont déjà été réalisées ?
Est-il possible de débattre collectivement et publiquement de ces sujets ?
Est-il possible que « les organisations professionnelles » et les institutions participent à ce débat et en assument la complexité ?
Est-il possible que le débat ait lieu avant qu’une part considérable de l’activité artistique et culturelle du pays n’ait disparue ?
RÉGIS HEBETTE
Le réseau Actes if initie une série de rencontres publiques sur le thème « Rôle et place des fabriques dans l’espace public ». La première a réuni 150 personnes fin novembre dernier à l’Echangeur, la prochaine aura lieu à Gare eu Théâtre à Vitry sur Seine le 26 janvier (voir www.actesif.com)