FABRIQUE DES REGARDS: EUROPE ET MOYEN-ORIENT
THEATRE - LECTURE - RENCONTRES
Samedi 23 janvier à partir de [17H] - Dimanche 24 janvier à partir de [16h30] - Lundi 25 janvier à partir de [19h] - Mardi 26 janvier à partir de [17h]
PAR ADELINE ROSENSTEIN, SANDRA ICHÉ ET ÉRIC VAUTRIN
SAMEDI 23 JANVIER À PARTIR DE 17H
[17h] Baybars «De l’imaginaire des villes » Waël Ali et Francis Guinle
[18h30] Wagons Libres Sandra Iché
[20h] En formation Stéphanie Béghain et Olivier Derousseau
[21h] Dîner-Discussion
DIMANCHE 24 JANVIER À PARTIR DE 16H30
[16h30] Winter Guests Aurélie Ruby
[18h] Chroniques d’une révolution orpheline Leyla-Claire Rabih
[19h30] Wagons Libres Sandra Iché
[20h45] Dîner-Discussion
LUNDI 25 JANVIER À PARTIR DE 19H
[19h] Daech (Titre provisoire) Eric Vautrin
[20h] Décris-Ravage épisodes #1 #2 #3 #4 Adeline Rosenstein
[22h30] Dîner-Discussion
MARDI 26 JANVIER À PARTIR DE 17H
[17h] Rencontre avec Henry Laurens
[19h] Daech (Titre provisoire) Eric Vautrin
[20h] Variations orientalistes Mary Chebbah, Renaud Golo,Sandra Iché, Pascale Schaer
et Vincent Weber
[21h45] Dîner-Discussion
Télécharger le programme Fabrique des regards: Europe et Moyen-Orient et son supplément
Le Moyen-Orient occupe régulièrement une large part de l’actualité internationale. Entre héritage culturel inestimable et pétrodollars, radicalisations religieuses et néo-libéralisme exacerbé, passé colonial et ingérence internationale, cette région du monde donne peut être aujourd’hui l’image la plus exacte d’une mondialisation inconsciente et égoïste, sans histoire et sans mémoire, sans projet et sans destin, dans ce qu’elle a de pire. Ce qui s’y
passe exemplifie et précède sans doute le désordre des vies et des systèmes politiques et sociaux qu’un XXe siècle oublieux nous a légué. Que peut l’art devant les violences qui en découlent autant que les souffrances et les irresponsabilités politiques ?
Probablement rien. Sauf à penser que nous ne sommes pas innocents de ce qui se passe là-bas, que réfléchir une situation c’est entreprendre de se penser soi-même, qu’il existe un espace entre indifférence et ingérence. Sauf à prendre en compte que ce qui se passe là-bas nous regarde et nous implique, que l’histoire autant que la discussion collective participent à penser le présent et que le déni est aussi nocif que l’attentisme. Sauf à accepter que la première action possible est sans doute de sortir des discours simplistes, reprendre les généalogies et opposer l’écoute à tous les emportements. L’Europe n’existe pas sans le Moyen-Orient : ce qui se passe 4000 km plus à l’est a autant d’origines que de conséquences en Europe.
Pendant 4 jours, nous voudrions faire de L’ÉCHANGEUR un lieu de discussions sur les outils dont nous disposons pour construire un regard et une implication responsable et critique sur ce qui se passe ici, sur ce qui se passe ailleurs, et plus spécifiquement sur la façon dont le théâtre peut se nourrir des sciences humaines pour participer, en tant que fabrique collective de représentations et de récits, à mettre des mots sur la confusion généralisée, les désespoirs autant que les possibilités de vie (ce que nous faisons là). Nous ne prétendons à aucune solution, nous ne sommes même pas un groupe constitué mais trois équipes de création rassemblées. Nos préoccupations nous ont réunis avant nos solutions ou propositions. Nous proposons, durant ces quatre jours à l’Echangeur, nos spectacles qui sont l’aboutissement de nos recherches. Et nous invitons à nous rejoindre d’autres collectifs et des amis avec lesquels nous partageons préoccupations et attentions. Nous souhaitons dresser une table commune ouverte à tous. Car si nous sommes inquiets, nous ne sommes pas démunis. Si nous sommes bouleversés, nous nesommes pas inconscients pour autant. Les spectacles qui seront présentés ne sont pas des réponses, mais l’exercice de la volonté et l’entretien de la réflexion collective qui reste à mener sur ce qui nous unit et sur ce qui relie, inextricablement, l’Europe et le MoyenOrient, le passé et l’aujourd’hui, au delà des discours simplistes attisant les peurs et les hystéries.
Avant, entre et après les spectacles, nous vous convions à des échanges et des discussions autour d’un verre ou d’un dîner sur les liens entre savoirs, histoires, représentations et fictions ou la transparence possible – ou non – entre théâtre et sciences humaines, fabrique de spectacle et récits de l’histoire, création théâtrale et recherches académiques comme processus et renouvellement de notre place dans le monde. Nous n’appelons ni à l’expertise ni à la leçon, mais à l’échange, à l’apaisement nécessaire à la lucidité et aux partages et discussions des connaissances et des points de vue. C’est bien le moins.
Adeline Rosenstein, Sandra Iché et Éric Vautrin