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Cet événement est terminé

SAVOIRS DES LUTTES ET LUTTES DES SAVOIRS #4

SÉMINAIRE | PROJECTION

Le 18 avril 2019
17h - 00h


17h-20h – Séminaire Luttes féministes et queer en France. Avec Cy Cerf, Isabelle Clair, Gianfranco Rebuccini.

« La révolution est en marche, elle passera forcément par le corps et le langage » (P.B. Preciado, Testo Junkie. Sexe, drogue et biopolitique, 2008).

Les théories féministes, comme l’écrit Elsa Dorlin, sont « un savoir indissociablement lié à un mouvement politique qui problématise, notamment d’un point de vue épistémologique inédit, le rapport que tout savoir entretient avec une position de pouvoir, qu’il renforce, renverse ou modifie en retour. » Que ce soit le féminisme matérialiste, le black feminism, ce qu’on appelle théorie queer ou même les philosophies du point de vue, ces théories, qui s’imposent progressivement comme savoirs universitaires, émanent de luttes au sein du champ académique mais aussi et surtout de luttes sociales et politiques ailleurs dans la société, dans les milieux politiques institutionnels et militants, dans les sphères publiques et dites privées. Cette délimitation privé/public, comme d’autres, est d’ailleurs remise en cause par les féministes qui revendiquent particulièrement dès les années 1960-1970 que « le personnel est politique ».

Le choix de l’intitulé « Luttes féministes et queer en France. » appelle au moins deux questions.

Que sont les relations entre féminisme et luttes et théorie queer ? Et, quelle a été/est la réception des théories et des actions politiques queer, telles quelles ont été esquissées aux États-Unis dans les années 1990, dans le contexte français ?

Il semble important de rappeler que les théories queer, même si elles ont aussi d’autres origines, variant selon les configurations (post-structuralistes, décoloniales, anarchistes en Europe, etc.), s’inscrivent pleinement dans la continuité des théories féministes, tant par la perspective politique émancipatrice que par une approche constructiviste du genre et de la sexualité.

Ces théories peuvent s’apparenter à une critique féministe en interne, un travail de déconstruction des catégories normatives, donc d’un sujet hégémonique du féminisme[Office1] , voire même de questionner la validité de la notion d’identité de genre comme unique fondement de l’action politique. Si les critiques queer n’ont pas été reçues sans tensions par les féministes françaises majoritairement matérialistes, on peut constater à l’instar de Sophie Noyé que des alliances existent de fait, en raison notamment du « tournant matérialiste/marxiste queer » des années 2000. Les féministes dites minoritaires (en lutte contre la putophobie, la transphobie et l’islamophobie) particulièrement composent avec cette double filiation (en termes de lectures et de pratiques de lutte) pour développer une analyse en termes de « savoir-pouvoir » qui s’intéresse aussi аux rapports de domination structurels capitaliste, étatique, patriarcal et colonial.

Dans cette séance, il s’agira donc de réfléchir à la production de savoirs et de positionnements féministes au sein du champ académique comme dans des espaces plus explicitement militants, et les interactions entre ces différents espaces et acteur.ice.s féministes, souvent multipositionné.e.s.

Avant de débattre ensemble, cinq enseignant.e.s, chercheur.e.s, journaliste, militant.e.s. interviendront :

Rose Marie Lagrave reviendra sur les luttes cognitives et institutionnelles auxquelles elle a amplement participé et qui ont permis la création de la spécialité « Genre, Politique, sexualité » dans le cadre du master sociologie de l’EHESS en 2002. On verra en quoi les théories et luttes féministes ont amplement participé à interroger, critiquer la notion même de savoir, les conditions de la production des connaissances et leurs relations avec les pouvoirs.

L’intervention d’Isabelle Clair, permettra d’évoquer les enjeux épistémologiques et méthodologiques qu’implique l’adoption d’un positionnement féministe lorsqu’on enquête en sciences sociales, enjeux politiques qui marquent les débats féministes/queer-féministes passés et actuels.

Cy Lecerf-Maulpoix et Gianfranco Rebucini aborderont pour leur part, des formes de luttes queer-féministes qui se transmettent ou se ré-inventent dans un contexte de récupération voire d’instrumentalisation des questions de genre et de sexualité par l’État et selon certaines logiques capitalistes et néo-libérales.

Enfin, Juliette Rousseau, s’intéressera plus précisément aux manières dont certains collectifs expérimentent des savoirs et pratiques de lutte pour répondre à la nécessité de lutter contre les dominations qui les traversent (classe, genre, race, validité, etc.).

20h-21h – Repas

21h – Projection Vues de mai, images inédites et muettes de mai 68 au quartier latin

En mai et juin 1968, des images des événements furent filmées en France par les collectifs États Généraux du cinéma français, ARC et SLON. Les pellicules, envoyées en Italie pour échapper au contrôle policier et à cause de la grève des laboratoires, furent prises en charge par Unitelefilm, société proche du Parti Communiste Italien. Ces matériaux inédits (plus de douze heures de rushes 16 mm) ne furent jamais renvoyés en France. Il a ainsi fallu attendre 2017 pour que  l’Archivio Audiovisivo del Movimento Operaio e Democratico (Archive Audiovisuelle du Mouvement Ouvrier et Démocratique) les dépose à la Cinémathèque française. Ils ont été numérisés en 2K par le laboratoire Hiventy et étalonnés par l’École nationale supérieure Louis-Lumière.

Le montage a été réalisé par Federico Lancialonga et les images ont été étalonnées par Quentin Bourdin.
Ce montage de vues des événements de Mai 68 en France est organisé de manière thématique et non chronologique (usines en grève, manifestations à Paris et en Bretagne, fabrication d’affiches au Beaux Arts, lendemain des barricades…

Les images seront commentées en live par les opérateurs son et caméra,  militants du groupe ARC (atelier de recherche cinématographique):, Michel Andrieu et Jean-Denis Bonan, Jean Michel Humeau.


Séminaire en accès libre
Projection en prix libre


Ce séminaire et cette projection sont présentés dans le cadre du séminaire
« SAVOIRS DES LUTTES, LUTTES DES SAVOIRS »
dirigé par Alessandro Stella et Nicolas Jaoul.

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